Les crises se suivent et ne se ressemblent pas

Le mot rebond fait fureur ce matin, mais il serait plus sage de s’en tenir à la minorisation des pertes pour rendre compte de la situation des Bourses et du marché pétrolier. Après un « lundi noir », les investisseurs reprennent leur souffle ce mardi, impressionnés par la visite symbolique du président chinois à Wuhan et les déclarations de matamore de Donald Trump. À l’image de la fébrilité des marchés, leur opinion est versatile.

Les traders dépassés, les financiers font dans le génie

Avec Aladin, les amateurs de complots sont servis ! Conçu et exploité par le plus grand des fonds d’investissement, BlackRock, Aladin est le système nerveux des plus grands intervenants sur les marchés financiers. Ce n’est pas sans raison, car il prétend permettre à ses utilisateurs de vérifier que les actifs qu’ils détiennent en portefeuille sont bien de qualité, une fois établi le risque dont sont porteurs les actions, obligations et produits dérivés du monde entier, ainsi que ceux des paires de devises pour faire bonne mesure. Une mission qui tient du miracle, on n’attendait pas moins d’Aladin.

Aucune précaution n’est superflue chez ceux qui savent à quoi s’en tenir

Il y au moins un risque dont les banques sont en mesure de se protéger et elles s’y emploient activement. Goldman Sachs, JPMorgan Chase et Morgan Stanley veulent prévenir une paralysie de leurs activités au cas où la pandémie du coronavirus prendrait une grande ampleur et empêcherait l’accès de leurs salariés à leur lieu de travail habituel. Des centres de secours éloignés des grandes villes sont testés et des équipements sont installés au domicile de certains. Non sans inquiétude à propos de la bande passante disponible et de la rapidité des transmissions.

Les risques systémiques ne sont pas propres à la finance

Les Bourses se sont un peu reprises, mais l’alerte a été donnée. Sans que cette fois-ci le système financier en soit à l’origine, en attendant la suite. On enregistre bien la chute du prix du pétrole ainsi que celle du trafic maritime dans le domaine économique, on scrute également un marché des ETF devenu un point très sensible, mais l’essentiel n’est pour l’instant pas là. La rupture des chaînes de valeur est le sujet de plus grande inquiétude.

Surprise ! le risque climatique n’est pas pour tout le monde

Dans la palette déjà bien étoffée des risques financiers, un petit nouveau est arrivé, pudiquement appelé « risque climatique » sans plus de précision. Ce qui a incité le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau à annoncer, dans La Tribune, la tenue cette année d’un nouveau type de test de résistance : « le risque climatique est au cœur de notre métier de superviseur et nous devons développer les technologies pour aider les banques et les compagnies d’assurance à mieux le mesurer. » Que nous vaut donc cette nouvelle préoccupation ?

Déclinaison malthusienne : « Épuisement des ressources, bienvenue dans l’anthropocène », par Hervey.

Hervey Déclinaison "Effondrement des richesses"

 

« La colossale expansion matérielle de ces dernières années a pour destin, selon toute probabilité, d’être un phénomène temporaire et transitoire. Nous sommes riches parce que nous vivons sur notre capital. Le charbon, le pétrole, les phosphates que nous utilisons de façon si intensive ne seront jamais remplacés. Lorsque les réserves seront épuisées, les hommes devront faire sans… Cela sera ressenti comme une catastrophe sans pareille. »

Aldols Huxley : « Le progrès : comment les accomplissements de la civilisation vont ruiner le monde entier ». Article paru dans la revue Vanity Fair en 1928.

Les grands esprits se rencontrent ou pas

En visite chez les cousins allemands, le chef de l’État français s’efforce en pure perte de « donner une nouvelle dynamique à l’aventure européenne » qui en est dépourvue. Ses précédentes tentatives ayant échoué, ses incursions sur d’autres terrains n’ayant rien donné, il n’est plus question de budget européen, pas plus de stratégie commune de lutte contre le réchauffement climatique, mais de bâtir une défense européenne, le plus petit dénominateur commun. 

Ils sont tellement irresponsables

Ils ne pourront pas prétendre ne pas avoir été prévenus des deux grandes menaces clairement identifiées qui pèsent sur l’avenir de nos sociétés, le réchauffement climatique et l’accroissement des inégalités ! Mais la réponse qu’ils prétendent y apporter est-elle à la hauteur quand le « greenwashing » est de rigueur et le label ESG de la gestion socialement responsable est distribué à tire-larigot ?

« Green business », le doute se renforce

Un article publié par le Financial Times (*) fait fort involontairement douter de l’engagement déterminant du monde des affaires dans la réduction des émissions du carbone, qui est pour l’occasion opposé à la proposition du FMI, considérée insoutenable, de la fixation du prix de la tonne carbone à 75 dollars. Des pistes sont certes identifiées afin de modifier les comportements et de mettre le marché de son côté, mais sont-elles vraisemblables ?